Le télétravail : accroissement de la fracture sociale ?
45% vs 30%.
Aux Etats-Unis, 45% des salariés diplômés d’un grade master bénéficient du télétravail versus seulement 30% des salariés qui ont le BAC local. La cause n’est pas liée aux compétences acquises durant les études qui permettent de faciliter le télétravail. Ce décalage provient de l’inégalité d’accès aux emplois : moins vous êtes diplômés, moins il est possible de travailler à distance.
La cause est identifiée, l’impact l’est moins car nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle ère…
👀 Diplôme, genre, rémunération, génération…
Les jobs qui favorisent le télétravail sont plébiscités par les personnes diplômées. Il suffit d’ailleurs de voir les industries les plus favorables au télétravail : La tech, le marketing et la finance.
On observe par contre que les industries qui nécessitent le plus de “in office” sont : la santé, le BTP, l’Industrie et le Retail.
En juillet 2023, Mckinsey a sorti une étude extrêmement fournie sur l’impact du télétravail dans nos vies. On observe d’autre disparités : la rémunération, l’âge et le genre. Et parfois on observe des similitudes parmi des groupes opposés : par exemple, les dirigeants homme, avec de hautes rémunérations ont les mêmes pourcentages de jours “in office” que les femmes employés, avec de faibles rémunérations. N’y voyez aucun lien :
les dirigeants hommes avec des hautes rémunérations ont davantage tendance à se rendre au travail par habitude et pas “conservatisme”
les femmes employées ont davantage tendance à se rendre au travail… car elles n’ont pas le choix avec des jobs plus “manuels”
⚖️ Les impacts
Le titre évoque une fracture… Oui, il y a une inégalité des chances. Le télétravail a globalement un impact positif sur la santé, la rémunération et l’équilibre vie pro-vie perso. Son impact sur la productivité de l’entreprise est un autre débat 😏. Ne pas y bénéficier crée donc des décalages.
Le premier concerne la santé : moins vous faite de transport, meilleure est votre santé. Il existe une corrélation entre la durée des absences en moyenne et le temps de trajet. Les trajets quotidiens sont facteurs de fatigue et de stress avec un impact direct sur l’absentéisme.
Exemple : une personne qui mettra moins de 15 min à se rendre à son travail a en moyenne 2,5 jours d’absence en moins qu’une personne qui mettra plus d’une heure.
Ensuite, il existe un impact social. Une entreprise joue un rôle de mixité sociale, en tout cas elle le devrait. Statistiquement, c’est le lieu où on a le plus de chances de rencontrer des personnes d’horizons différents du nôtre : origines sociales, formations différentes, bords politiques, opinions, orientations sexuelles etc. Or, le télétravail renforce les silos et isole. Par conséquent, les personnes ont tendance à se sociabiliser uniquement dans leur cercle de “départ” et ne sont plus confrontées à d’autres parcours. L’entreprise ne joue plus son rôle de melting-pot.
Enfin, faire un métier qui permet de télétravailler vous offre la possibilité d’avoir accès à davantage offres, et donc de faire “jouer la concurrence”. On observe même des startups US recruter en France des ingénieurs de top niveau à des hauts salaires, car ils restent moins élevés que les salaires US.
Par conséquent, il est clair qu’il existe une rupture d’égalité entre les personnes qui peuvent bénéficier du télétravail et celles qui en sont privées. Cependant, vous pouvez prendre des actions.
📊 Comment les données peuvent vous aider à le mesurer ?
Si vous mettez en place des politiques de télétravail, mesurez les effets sur votre organisation.
Dans ce graphe issu de Reflect, j’ai fait une simulation pour savoir combien de personnes sont en télétravail, par département et par catégorie socio-professionnelles. En 3 clics, vous observez qu’il n’y a que des cadres.
Le but n’est pas de retirer le télétravail à des postes qui peuvent se le permettre. L’intérêt est de prendre conscience que c’est un avantage pour une certaine population et que tous n’en bénéficient pas. A vous ensuite d’équilibrer les avantages que vous offrez à vos salariés.
✌️ Bonus track
On a fait un séminaire à Annecy, on a eu un temps de dingue :
Léopold Adam
Cofounder & CEO @Reflect. Welcome to the Jungle, Agnès B, Alma ou Ippon technologies utilisent Reflect tous les jours prendre de meilleures décisions. Tous vos indicateurs RH, à un seul endroit, en temps réel.