Les BSPCE, outil de fidélisation de vos équipes ?
30 jours.
C’est le délai dont dispose en moyenne un salarié pour en France pour exercer ses BSPCE (Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise). C’est rien. En tout cas, pas beaucoup pour se décider. Cela fait partie des nombreux inconvénients de cette pratique d’ouverture au capital proposée aux salariés.
👀 Notions de base
Selon la BPI, les BSPCE sont la délivrance d'un bon d'achat de titre de la société à un prix fixé le jour de son attribution. La revente du titre permet au bénéficiaire de réaliser une plus-value qui est d'autant plus avantageuse que l'entreprise a prospéré de manière significative.
Concrètement : si une entreprise donne 30k€ de BSPCE à un salarié, cela veut dire qu’elle lui donne le droit d’acheter pour 30k€ d’actions à un prix fixé le jour de cette attribution. Au fil du temps, la valorisation de l’entreprise augmente, et donc le prix des actions. L’avantage est que le salarié pourra acheter les actions au prix fixé lors de l’attribution et non au prix actuel, d’où la potentielle plus value.
Pour plus de détails, Finary a écrit un article assez exhaustif : BSPCE: Fonctionnement et astuces.
🎉 Pourquoi en “donner” ?
Chez Reflect, nous avons décidé d’en distribuer à nos 3 premiers salariés pour :
Les remercier de leur confiance : nous rejoindre alors que le produit avait 3 mois et que nous avions 2 clients était risqué, nous voulons les remercier pour cela.
Les aider à s’enrichir : accéder au capital d’une société est un moyen de gagner beaucoup d’argent si l’entreprise réussit. Je vous invite à lire cette étude d’Eurazeo sur l’état de la French Tech, vous observerez le nombre de business angels qui se sont enrichis grâce aux BSPCE.
Les encourager à faire grandir Reflect : les BSPCE sont notamment un moyen de fidélisation en raison du temps qu’il faut pour accéder à l’ensemble du montant disponible.
😬 Les erreurs de jugement
Les BSPCE ne sont pas des actions gratuites. Si nous reprenons l’exemple précédent, l’entreprise ne donne pas 30k€ d’actions. Elle donne le droit d’acheter pour 30k€ d’actions. Par conséquent, la personne devra payer à l’entreprise 30k€ pour détenir ces actions.
Voici les problèmes qui surgissent, j’ai pris une capture d’écran de l’article de Tribes, BSPCE en start-ups : l’envers du décor :
⚖️ Ce qu’on a décidé
Afin d’apporter plus de flexibilité et d’avantages aux salariés de Reflect détenteurs de BSPCE, voici ce que nous avons décidé :
Si une personne quitte Reflect, nous lui laissons 6 mois pour se décider d’acheter ou non ses actions. Comme dit plus haut, la norme est plutôt 30 jours. Nous trouvions qu’il est très difficile pour une personne de décider en 30 jours d’investir des dizaines de milliers d’euros : “Est-ce que l’entreprise est en très bonne forme financière ? Est-ce qu’il va y avoir prochainement un événement qui me permettra de vendre mes actions ?”
Un vesting par trimestre : un salarié de Reflect n’est pas obligé d’attendre 1 an avant de libérer ses parts (sauf la 1ère année, le célèbre cliff), la libération se fait chaque trimestre.
La possibilité d’acheter une grosse somme : en principe les entreprises proposent des “packages allant de 20 à 25% du salaire en K€ pour un manager et jusqu’à 75% pour des C-levels” selon cet article de XAnge. Nous avons fait le choix de distribuer plutôt 80% du salaire.
📚 Lectures que je recommande
Alexandre Bonetti, Co-founder & CEO de Simplébo, a écrit un article sur les envers du décors des BSPCE dans Tribes : BSPCE en start-ups : l’envers du décor. On retient que ce mécanisme, compliqué, n’est pas très bien compris par les salariés et que les BSPCE sont mis en avant comme un avantage liquide, à tort.
Pour être promu, nous nous efforçons d’améliorer nos compétences techniques. C’est utile mais pas nécessaire. Cet article d’Harvard Business Review, Don’t Just Focus on Your Technical Skills. Focus On Your People Skills, propose différentes stratégies dont l’une est de cultiver dès le 1er jour la followership : comment être un bon suiveur ?
👀 Bonus Track
Le week-end dernier, nous étions en offsite (mot stylé pour dire séminaire) à Bruxelles avec l’équipe Reflect. En plus de goûter leurs bières et de profiter d’un froid polaire, nous avons travaillé sur la mission de Reflect : rendre les décisions People rapides, objectives et accessibles à tous.
A vos likes bien sûr.
Léopold Adam
CEO @Reflect, la solution de People analytics. Des dizaines d’entreprises comme Welcome to the Jungle, Homa Games ou Jimmy Fairly utilisent Reflect tous les jours pour piloter les KPIs de leur organisation.
Pour une démo de Reflect, c'est juste ici.