Sponsor & mentor dans sa carrière... ça marche ?
Sheryl Sandberg, ancienne COO de Facebook, a été sponsorisée par Larry Summers, ancien Secrétaire du Trésor... et vous ?
Les employés ayant un sponsor se sentent 30 % plus engagés dans leur travail que ceux qui ne bénéficient que de mentorat, selon l’étude The Real Benefit of Sponsorship at Work par Forbes.
Aux Etats-Unis, il est courant qu’une personne ait un mentor au sein de son entreprise, voir un sponsor. Cela a été le cas pour Sheryl Sandberg, ancienne COO de Facebook qui a été sponsorisée par Larry Summers, ancien Secrétaire du Trésor américain et Président d’Harvard. En France, cela est beaucoup moins institutionnalisé. D’ailleurs, peu d’entre nous connaissent la différence entre sponsor, mentor ou coach.
Let’s go !
Mentorat, tutorat, sponsorship, coaching…
Il faut mettre de côté le tutorat et le coaching. Le tutorat a plutôt un caractère scolaire. Le coaching a énormément de significations qu’il est difficile d’avoir une définition claire.
Par contre il existe une différence claire entre mentorat et sponsorship (ou sponsonariat mais on préfère sponsorship).
En entreprise, un mentor est une figure de conseil et de soutien. Il partage ses expériences, donne des conseils et aide à naviguer dans une carrière. C’est une relation axée sur l’apprentissage et le développement personnel.
Le sponsor, en revanche, va activement promouvoir la carrière de la personne qu'il parraine. Il utilise son pouvoir et son réseau pour ouvrir des opportunités professionnelles concrètes. Le sponsor s’investit personnellement dans le succès de son protégé, car la réputation du sponsor est souvent en jeu.
En termes d’objectifs ou d’outcomes, le sponsor donne accès à des opportunités qu’il serait difficile d’obtenir sans soutien. Le mentor n’influence pas directement la trajectoire professionnelle du mentoré.
Vous l’avez compris, le sponsorhsip implique une plus grande responsabilité mutuelle.
Mais alors pourquoi les entreprises américaines sont si fortes dans la mise en place de ces programmes ?
🇫🇷 vs 🇺🇸
C’est culturel.
Aux US prédomine une culture du réseau, de l'ambition personnelle et de l’individualisme. On le voit bien : même si la performance est importante, l’accès aux opportunités est souvent déterminé par les relations et la visibilité.
De plus, la culture américaine est profondément ancrée dans une mentalité entrepreneuriale : on prend des risques, on échoue, on recommence. On valorise le résultat et la réussite, peu importe le chemin emprunté. Le sponsor joue un rôle en aidant à franchir les obstacles.
Enfin, la notion de leadership est un peu différente. Aux US le leader est associé à une capacité d’influencer et de développer des talents prometteurs à travers des relations de soutien.
La France a une culture plus orientée vers le collectif et la réussite via des systèmes méritocratiques. Le modèle des grandes écoles joue un rôle essentiel dans la promotion professionnelle. On a une tradition méritocratique où les diplômes ont un poids dans l’évolution de carrière. Les parcours professionnels sont souvent plus structurés, ce qui laisse moins de place à des soutiens personnels informels. Il suffit de voir les évolutions de carrière des grands dirigeants : elles sont souvent linéaires.
Enfin, en termes de communication, il est plus facile aux US d’affirmer qu’on a un sponsor qui nous aide dans notre carrière. C’est l’affirmation publique que vous assumez “faire carrière”. En France, un tel parti pris est plus risqué car on peut subir un jugement de la part de ses collègues ou la société.
Pros & cons
La puissance du sponsorship a un impact énorme pour lutter contre les inégalités. Ce processus fonctionne pour les groupes sous-représentés (femmes, minorités, etc.), avoir un sponsor permet de surmonter les obstacles invisibles et de bénéficier d'un soutien puissant dans un environnement parfois biaisé ou inégalitaire.
Cela peut aussi illustrer un favoritisme au sein d’une entreprise. Je pense que c’est plutôt commun dans les grandes entreprises pour des postes de direction. A l’échelle d’une PME ou startup, je trouverais plutôt bizarre d’observer ce processus pour des rôles moins stratégiques.
Les duos de sponsorship connus !
Aux US, en plus de Sheryl Sandberg avec Larry Summers, l’un des duos connus est Mary Barra (CEO de General Motors) et Dan Akerson (ex CEO de General Motors). Comme on le lit dans cet article, Dan Akerson, a activement promu sa candidature à la direction de GM “Watching her win unanimous approval for the job from the GM Board of Directors was a little like, “watching your daughter graduate from college,” proclaimed Dan Akerson, Barra’s mentor and the man she will replace in the CEO job in January.
En France, on m’a parlé du duo Isabelle Kocher et Gérard Mestrallet (Engie). Ce que je trouve intéressant est dans les deux cas la volonté pour le sponsor de placer une femme dans un contexte plutôt masculin à la base.
✌️ Bonus track
Quand le sponsor se rend compte qu’il est moins bon que sa protégé !
Léopold Adam
Cofounder & CEO @Reflect. Welcome to the Jungle, Agnès B, Alma ou Ippon technologies utilisent Reflect tous les jours prendre de meilleures décisions. Tous vos indicateurs RH, à un seul endroit, en temps réel.